ce que je laisse entendre par moments, au cours de mon récit, je le concède, je ne fais que retranscrire? mes émotions et mes ressentis, mes parents ont toujours été aimants et conciliants, vous verrez que je ferais preuve de moins d'animosité au fil de votre lecture. Citation
Cassiopée_17 a écrit:
Assalamou-aleykoum mes frères et sœurs
C'est.. ça va être plus ou moins long, je suis désolée.
Je suis une jeune fille de 17 ans, a mes 15 ans, maman a finalement réussi a me faire porter le voile, contre mon grès a l'époque, après quatre années de tentatives infructueuses, ce qui n'était pas pour déplaire a ma grand-mère et mes oncles, qui, selon ma mère je cite : ne me laissent pas de répit, a chaque fois qu'ils te voient ils me coulent un regard plein de sous-entendus et ça me gave, mets-le qu'on en finisse.
ça a été assez...rapide, une fois qu'elle me l'avait dit et que je lui ai clairement fait comprendre que je ne voyais pas pourquoi je le mettrai si ce n'est pas pour Dieu mais pour le plaisir de mes oncles, elle n'a pas voulu me parler et elle a ordonné a ma petite sœur d'aller m'acheter deux voiles, un bandana et tout le barda, s'en est suivit une longue discussion avec mon père, qui lui, croit toujours que c'est moi qui ai voulu me voiler et qu'on ne m'a jamais "forcé la main".
L'aid el fitr approchait a grand pas, maman avait caché tout les vêtements que je portais jusqu'alors, m'en avaient achetés de nouveaux, qui ne me plaisaient pas, mais inutile de protester, elle me faisait les gros yeux, désignais mon papa des yeux et disait: ne cherche même pas a faire ta difficile.
Moi qui attendait toujours cette fête avec la ferveur d'une fillette de quatre ans, m'étais mise a souhaiter qu'elle n'aie jamais lieu.
Ce que je veux que vous compreniez, mes frères et sœurs, c'est que ce n'étais nullement le voile en lui même qui me posait problème, mais le comportent de ma mère et l'impression de ne plus avoir voix au chapitre.
Petite parenthèse: je ne veux pas que vous alliez croire que je hais mes parents ou quoi
Ma rentrée au lycée a été... calme, j'étais lasse, je ne cherchais plus a lutter, certaines de mes amies qui s'étaient, tout comme moi, voilés en été; étaient contentes, savaient nouer leurs foulards, s'habillaient comment bon leur chantait, moi, je me contenais de le fixer a la sauvette sur ma tete et de prier ensuite pour qu'il ne tombe pas, ça a duré cinq mois, mon estime de moi-même a dégringolé.
J'ai fait une dépression,je ne savais pas que c'en était une a ce moment la, c'était nouveau, (ce n'était pas UNIQUEMENT a cause du voile, mais parce que je me faisais tout le temps harceler, et que je me sentais mal dans ma peau, j'y reviendrais..) je m'enfermais dans ma chambre, je ne parlais avec personne, je ne blâmais personne, je séchais les cours, j'ai toujours été une fille brillante en classe, de 18 de moyenne, j'en suis passé a 12, je n'avais pas d'amies, personne a qui me confier, je voulais juste... mourir.
En hiver,ça a fait "tilt" dans ma tete , je me regardais dans la glace et je voyais que j'avais un corps de femme, que j'avais pris du poids, beaucoup de poids, et j'ai un peu établit le lien avec les regards que me lançaient mes parents et les jeunes de dehors, toutes leurs remarques grivoises ( pas de mes parents, des hommes ), et l'envie de mes parents de tout contrôler sur le plan vestimentaire, j'ai compris qu'ils cherchaient a me faire gagner de la pudeur et a m'éviter des réflexions salaces sur ma physionomie dans la rue, mais qu'ils s'en prenaient un chouia mal, je voulais prendre les choses en moi, contrôler ma propre vie.
Alors, je me suis fixé un objectif: perdre du poids.
J'ai perdu dix kilos en deux mois, j'étais jeune, en pleine croissance et je m'en fichais, en me regardant dans la glace, et en voyant cette fille maigrichonne qui ne risquait pas de se faire désirer par une mouche, je me suis dit que j'avais enfin ce que je voulais.
Et j'avais raison, mes parents ont relâché leurs autorité, je m'achetais mes propres habits, c'en fut fini avec les insultes des gens dans la rue.
Un an plus tard, j'ai 17 ans, je prie, je lis le coran, je porte des jeans serrés, des vestes courtes et un voile, des vêtements qui me paraissent de moins en moins en accord avec ma religion, qui prône la modestie et la pudeur, et avec ma propre perception des choses.
Je décide de ne plus me couvrir les cheveux, mais de mettre des habits amples, longs et modestes, je le fais savoir a ma mère, qui accepte, me demande de faire la salat al istikhara de mon coté, je la fais depuis trois jours.
Je ne l'ai pas dit plus haut, mais a un moment de ma vie, j'ai été la pire fille que vous puissiez imaginer, vicelarde et malpolie, et je me suis longtemps faite harceler a cause de ça,même maintenant; après mon repentir,je panique rien qu'a l'idée de sortir dehors, j'ai peur que cela n'empire avec le retirement du voile? ils penseraient que je suis de nouveau qui j'étais, ils me feraient vivre l'enfer.
Je suis perdue, jeune et perdue
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