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Sur quoi se fondent les accusations de fraude en Iran ?
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16 juin 2009 08:30
Mahmoud Ahmadinejad a-t-il manipulé les résultats de l'élection présidentielle iranienne du 12 juin ? Y a-t-il eu fraude ? Assiste-t-on à un coup d'Etat électoral, une reprise en main d'un régime qui effectuerait, selon les mots de l'analyste Ahmad Salamatian, une "révolution culturelle à la chinoise" ?

Ou bien la presse occidentale, aveuglée par l'enthousiasme de la jeunesse éclairée des quartiers nord de Téhéran, a-t-elle tout simplement mal mesuré la popularité du président sortant ?

Une enquête réalisée par des ONG américaines aurait pourtant prédit un fort soutien à Mahmoud Ahmadinejad. Trois semaines avant l'élection présidentielle du 12 juin, cette étude révélait que 34 % des Iraniens se disaient prêts à voter pour Mahmoud Ahmadinejad tandis que 14 % soutenaient la candidature de son rival, Mir Hossein Moussavi. Ce sondage effectué en farsi auprès de 1 001 Iraniens, par téléphone d'un pays voisin, montre également que 27 % des personnes interrogées n'avaient pas fait leur choix et que parmi ces indécis, 60 % se disaient favorables à des réformes politiques et un changement du système en vigueur dans la République islamique. Les Iraniens plaçaient les élections libres et la liberté de la presse comme leurs priorités.

UN BOND SPECTACULAIRE

Selon les résultats officiels publiés par le ministère de l'intérieur, M. Ahmadinejad a obtenu 62,63 % des voix contre 33,75 % à son principal rival, Mir Hussein Moussavi. Le conservateur Mohsen Rezaï et le réformateur Mehdi Karoubi obtiendraient respectivement 1,73 % et 0,85 % des suffrages. Selon ces chiffres, 85 % des 46 millions d'électeurs iraniens se sont rendus aux urnes. Par rapport à la précédente élection, en 2005, Ahmadinedjad fait un bond spectaculaire : lors du scrutin de vendredi, le sortant a réuni 25 millions d'électeurs sur son nom ; en 2005, ils étaient moins de 6 millions au premier tour et 17 millions au second.

Face à ce raz-de-marée, les premières accusations de fraude ont semblé secondaires. Samedi, M. Moussavi affirmait que ses partisans avaient "constaté dans certaines villes comme Chiraz, Ispahan et Téhéran, un manque de bulletins de vote. Nos représentants ont été écartés lors du dépouillement et certains de nos QG attaqués".

Une fraude à la marge, donc, déjà constatée lors de précédents scrutins. Sauf que, le temps passant, il semble que les irrégularités pourraient en fait avoir été massives, au point que le Guide suprême de la Révolution islamique, Ali Khamenei, qui avait discrètement soutenu M. Ahmadinejad, a annoncé lundi qu'il ordonnait une enquête sur les allégations de fraude.

Les éléments avancés pour accréditer l'hypothèse d'une fraude massive ont été collectés par l'universitaire américain et bon observateur de l'Iran, Juan Cole :

* Dans un pays où les solidarités ethniques l'emportent souvent sur les enjeux nationaux, M. Cole considère comme suspects les faibles résultats obtenus par Moussavi dans la province d'Azerbaijan, dont il est originaire, ou par Karoubi dans son fief de l'Ouest iranien. De même, la victoire d’Ahmadinejad à Téhéran lui paraît peu crédible dans une ville où les tendances progressistes sont fortes.

Concernant Mehdi Karoubi, son effondrement entre 2005 (17 %) et 2009 (0,85 %) pose lui aussi question.

* Les scores d'Ahmadinejad dans le pays sont très homogènes. Lors des srutins passés, les résultats du président étaient bien plus disparates. L'élection serait en quelque sorte "trop belle pour être vraie". Une approche partagée par le site TehranBureau, qui regroupe des journalistes du monde entier. S'appuyant sur les chiffres officiels, le site relève que l'évolution des scores de Moussavi et Ahmadinejad est restée, tout le temps qu'a duré le décompte des voix, parfaitement linéaire.

* Le blog de Georges Malbrunot rappelle quant à lui un point intéressant du système de vote iranien. Extrait : "Vous savez qu’en Iran, on vote en inscrivant le nom du candidat sur le bulletin, explique un homme d’affaires. Quand on est illettré au fin fond du pays – et il y en a quand même pas mal – un pasdaran dans le bureau de vote peut vous aider par exemple à bien voter."
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16 juin 2009 08:31
* A partir de ces éléments, Juan Cole reconstitue la "scène du crime" : la commission électorale, qui est censée attendre trois jours pour annoncer le résultat, aurait demandé à Moussavi de retarder l’annonce de sa victoire, avant de changer de discours et d’annoncer la victoire d’Ahmadinejad. Ce film de la soirée électorale est corroboré, sur le blog d'Abbas Djavadi, de Radio Free Europe, par le directeur de campagne du candidat d'opposition.

* Michael Tomasky, rédacteur en chef d'un des sites du Guardian, Guardian America, soutient également la thèse d'une fraude massive. Pour lui, l'annonce prématurée de la victoire d'Ahmadinejad est symptomatique du "coup d'Etat" opéré par le président sortant. "La manière dont l'Internet et le réseau de téléphonie mobile ont été coupés, la façon dont les dissidents ont été réduits au silence, ce sont là des pratiques antidémocratiques. C'est même un euphémisme", ajoute-t-il. Sans parler des résultats eux-mêmes : "Comment un candidat qui tournait à 39 % d'intentions de vote quelques jours avant le scrutin a-t-il pu obtenir 62 % le jour de l'élection (...) sachant que 11,2 millions d'Iraniens de plus se sont déplacés par rapport à 2005 et que 7,2 millions auraient porté leur voix sur Ahmadinejad. Cela voudrait dire que 65 % des nouveaux votants ont choisi le président sortant". "Peu vraisemblable, conclut-il, dans un pays où le taux de chômage est supérieur à 10 %, l'inflation est proche de 25 % (...) et les promesses populistes faites il y a quatre ans n'ont pas été tenues".

Le Monde.fr
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16 juin 2009 10:23
meme si ahmadinejade est un dictateur...les gens ne sont pas dupes des campagnes de propagandes contre l'iran car ce dernier est un pays tres riche notement avec son petrole ..en effet ,la veritable motivation des occidentaux ce n'est pas d'avoir un president iranien qui defend les interets des iraniens mais plutot un chef d'etat iranien qui leur sera favorabe en particulier pour leur economie surtout dans cette periode de crise ... d'autres chefs etats ont etaient reelus dans des circonstances bien plus douteuses comme en algerie ou bouteflika a etait elu avec plus 90 % ,cela n'a pourtant pas occupes plus de 2 lignes dans leur journaux ..c'est donc bien qu'il doit y avoir un certains nombres d'interogations et que la realite ne parait pas aussi si simple que l'ont immediatement affirmes les journalistes occidentaux qui pretender en particulier que les elections en iran sont truquees ..
 
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